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Entrerdans la lĂ©gende Une fois libĂ©rĂ©e de prison, Bonnie Parker retrouve Clyde, et le « gang Barrow » commence Ă  faire parler de lui. Elle pousse son dernier soupir dans les bras de son pĂšre. En son sein, quelques criminels dont le passage reste Ă©phĂ©mĂšre, mais Ă©galement son frĂšre Buck Barrow , et sa femme Blanche . Bonnieet Clyde sont deux criminels amĂ©ricains cĂ©lĂšbres de leurs vrais noms Bonnie Parker et Clyde Barrow qui ont commis, avec leur bande, des vols Ă  main armĂ©e de banques et des BonnieParker et Clyde Barrow, certainement le couple criminel le plus cĂ©lĂšbre du vingtiĂšme siĂšcle, ont inspirĂ© de nombreux artistes, de Fritz Lang Ă  Arthur Penn. Les circonstances de leur rencontre sont incertaines, peut ĂȘtre sanfrancisco / histoire de clou / l'amour est bleu / bonnie and clyde pas cher : retrouvez tous les produits disponibles Ă  l'achat sur notre site. En utilisant Rakuten, vous acceptez l'utilisation des cookies permettant de vous proposer des contenus personnalisĂ©s et de rĂ©aliser des statistiques. Elleest belle et son prĂ©nom, c’est Bonnie. À eux deux, ils forment le gang Barrow. Leurs noms : Bonnie Parker et Clyde Barrow », chantaient Serge Gainsbourg et Brigitte Bardot en 1968, quelques semaines Ă  peine aprĂšs la sortie du film d’Arthur Penn, consacrĂ© au couple de tueurs le plus cĂ©lĂšbre de l’histoire du cinĂ©ma. Pourquoi Mon Copain Va Sur Des Sites De Rencontre. Warner Home Video reporte sur ce blu-ray l'intĂ©gralitĂ© des supplĂ©ments prĂ©sents sur le double DVD collector testĂ© Ă  cette adresse Amour et mort l'histoire de Bonnie & Clyde 43min, SD RĂ©volution ! making of 22min, SD Bonnie & Clyde entre mythe et rĂ©alitĂ© 24min, SD La sortie de Bonnie & Clyde 19min, SD Essais costumes de Warren Beatty 7min, SD ScĂšnes coupĂ©es 13min, SD Bandes-annonces SD Apport HD Report intĂ©gral des supplĂ©ments, image superbe pour peu que l'on aime l'Ă©popĂ©e sanglante du gang Barrow, l'achat du blu-ray s'impose. On se souvient que Bonnie & Clyde fut parmi les premiers DVD Ă©ditĂ©s par Warner il y a 12 ans. C'Ă©tait les dĂ©buts, on dira. Le double collector fait Ă©tat d'un beau travail de restauration malgrĂ© quelques faiblesses sur le plan de la dĂ©finition. Le passage du film en HD comble-t-il ces manques ? Oui, et mille fois oui ! On a lĂ  la meilleure prĂ©sentation de Bonnie & Clyde Ă  ce jour. Certes, le film affiche 42 ans au compteur et cela se ressent. Il faut dire que la photographie assez spĂ©ciale de Burnett Guffey accentue cette impression. Mais force est de reconnaĂźtre que le travail de restauration est sacrĂ©ment payant. Le master est certifiĂ© sans saletĂ©, pĂ©touille ou quoique ce soit. Le grain cinĂ©ma n'a pas Ă©tĂ© sacrifiĂ© et l'on s'en rĂ©jouit tant il donne de la vie Ă  cette photo. Le vrai plus du blu-ray rĂ©side dans son rendu des scĂšnes nocturnes faiblement Ă©clairĂ©es et dans sa dĂ©linĂ©ation. Finis les artefacts de compression du MPEG2 et autres renforcements des contours. Avec le codec VC-1, l'ensemble est propre, net et sans bavure. On ajoutera Ă  cela une superbe palette colorimĂ©trique magnifiant les superbes lĂšvres de Faye Dunaway. Bref, Warner restaure son catalogue pour le HD et ça fait plaisir Ă  voir. Fox ferait bien de s'en inspirer. Rien ne change cĂŽtĂ© son VO et VF Dolby Digital Mono 192 kbps. On pouvait s'attendre Ă  pire avec ce mixage monocanal. Il ne s'en sort pas trop mal. Signalons en point positif, l'absence totale de souffle sur la VO c'est moins bien sur la VF malgrĂ© le bon doublage. On sera content de ressentir quand l'action commence Ă  s'emballer quelques descentes de graves gentillettes. On regrettera en revanche que les dialogues soient parfois Ă©touffĂ©s durant les fusillades. Le mixage a Ă©tĂ© construit comme tel. On est libre de contester ce choix artistique Ă©reintant quelque peu les oreilles. Newsletter Ecranlarge Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large. Tout le monde connaĂźt les crimes du cĂ©lĂšbre duo Bonnie et Clyde, mais connaissez-vous leur vie ? Qui Ă©taient-ils ? Comment se sont-il rencontrĂ©s ? Pourquoi Bonnie a perdu la vie pour Clyde ? DĂ©couvrez l’histoire du couple mythique dans cet article ! Bonnie Parker et les badboys Bonnie Parker est nĂ©e le 1er octobre 1910 au Texas, aprĂšs le dĂ©cĂšs de son pĂšre alors qu’elle est toute petite fille, sa mĂšre dĂ©cide de dĂ©mĂ©nager avec ses trois enfants du cĂŽtĂ© de Dallas. Bonnie est une petite fille modĂšle, elle est trĂšs respectueuse et elle excelle Ă  l’école oĂč elle remporte de nombreux concours d’orthographe, de rĂ©daction et d’art oratoire. D’ailleurs, elle ne cesse tout le long de sa vie d’écrire des poĂšmes, comme les plus connus The Trail’s End c’est Ă  partir de ce poĂšme que Gainsbourg rend hommage au couple dans sa cĂ©lĂšbre chanson Bonnie and Clyde oĂč il le traduit et l’adapte en musique ou encore The Story of Suicide Sal. Bonnie arrĂȘte l’école Ă  l’aube de ses 16 ans lorsqu’elle rencontre et Ă©pouse sur le champ Roy Thornton le 25 septembre 1926. Le mec, ce n’est pas un tendre, il est connu pour des braquages et il fait de nombreux sĂ©jours en prison, notamment en 1929. Lors de cette incarcĂ©ration, Bonnie en profite pour Ă©chapper Ă  sa violence et elle met les voiles. Elle ne reverra plus jamais son Ă©poux, sans pour autant demander le divorce. La jeune Parker, petite blonde Ă  l’allure frĂȘle retourne vivre chez sa mĂšre quelques temps, elle devient serveuse dans un bar et fait la connaissance de Ted Hinton, un habituĂ© du bar, qui quelques annĂ©es plus tard s’associe aux autoritĂ©s pour piĂ©ger le couple. Mais Bonnie, elle a soif d’aventures, elle s’ennuie et note dans son journal intime C’est lugubre, on s’ennuie Ă  mourir, il n’y a rien Ă  faire. Si seulement il pouvait arriver quelque chose ». Puis elle rencontre, Clyde Barrow, et c’est le coup de foudre. A partir de 1930, Bonnie Parker ne va plus jamais s’ennuyer. Clyde Barrow, une enfance misĂ©reuse Clyde est nĂ© le 24 mars 1909 au Texas, Ă  Telica, mais rapidement sa famille s’installe Ă  West Dallas, un bidonville prĂšs de Dallas en 1920. Ses parents sont paysans et ils ont bien du mal Ă  nourrir leurs six enfants, alors vivent dans une roulotte puis peu de temps aprĂšs dans une tente. Pour manger, c’est un peu la dĂ©brouille. Clyde et ses frĂšres deviennent des champions pour voler des poulets ou encore braconner. Il faut bien vivre. Lorsque le pĂšre trouve un travail dans une station service, les choses s’arrangent, pour autant les frĂšres Clyde et Buck ne cessent de pratiquer leurs activitĂ©s de petits bandits. En 1926, alors que Bonnie se marie, Clyde lui, est arrĂȘtĂ© pour la premiĂšre fois pour avoir oublier de rendre une voiture qu’il a louĂ©e
 Puis quelques mois plus tard pour avoir volĂ© des dindes avec son frĂšre. Pour calmer un peu le jeu, Clyde Barrow trouve des petits jobs, mais ça ne lui empĂȘche pas de continuer ses infractions
 Il attaque Ă  main armĂ©e, il vole des coffres-forts, ravage des magasins et vole des voitures
 Alors il se fait arrĂȘter, forcĂ©ment, et c’est Ă  sa sortie de prison qu’il rencontre Bonnie Parker. A ce moment, dĂ©jĂ , on l’appelle le bĂ©bĂ© voyou » car malgrĂ© ses 1m68 et sa gueule d’ange, il n’ a pas terminĂ© les sĂ©jours en prison
 La rencontre entre Bonnie Parker et Clyde Barrow On ne sait pas prĂ©cisĂ©ment comment le couple lĂ©gendaire s’est rencontrĂ©. Il se pourrait que ce soit au tout dĂ©but de l’annĂ©e 1930, le 5 janvier, lorsque Bonnie est rentrĂ©e chez sa mĂšre. Clarence Clay est une amie commune, peut-ĂȘtre a t-elle servie d’intermĂ©diaire. Toujours est-il que pour Bonnie and Clyde, c’est le coup de foudre. Malheureusement les frasques de Clyde le conduisent Ă  nouveau en prison en 1930, il parvient Ă  s’échapper Ă  l’aide de Bonnie mais il est rapidement rattrapĂ©. Lors de cette incarcĂ©ration, il commet son premier crime. La victime est un autre dĂ©tenu, Ed Crowder, qui l’a violentĂ© sexuellement Ă  plusieurs reprises, il lui assĂšne un coup mortel dans le crane. Clyde qui ne devait passer que quelques semaines en prison risque donc d’ĂȘtre incarcĂ©rĂ© Ă  vie mais un ami Ă  lui, prĂ©sent dans la prison pour perpĂ©tuitĂ©, accepte de porter le chapeau. Ensuite, Clyde se sectionne deux orteils et arrive Ă  s’échapper de la prison par l’infirmerie pour rejoindre Bonnie. Ensemble ils volent une voiture
 Bonnie se fait arrĂȘter et rĂ©alise son premier sĂ©jour en prison. Elle en profite pour Ă©crire quelques vers pour exprimer son amour pour Clyde. Bonnie et Clyde Ă  la tĂȘte du gang Barrow Lorsque Bonnie sort de prison, elle dĂ©couvre que Clyde veut monter un gang et pour cela, il aide des copains Ă  lui, dĂ©tenus dans des prisons, Ă  s’échapper. Le gang Barrow se compose alors de Jones, Henry Methvin, Raymond Hamilton, Joe Palmer, Ralph Fults et de Buck, le grand frĂšre de Clyde ainsi que sa femme Blanche. MĂȘme s’il y a dĂ©bat sur la vĂ©ritable implication du couple dans le gang. Toujours est-il qu’en 1933, recherchĂ©s par la police, Buck et Blanche prennent la fuite mais Buck est abattu alors que Blanche est arrĂȘtĂ©e. Elle Ă©crit le livre My life with Bonnie and Clyde. L’idĂ©e du gang n’est pas de devenir des assassins, c’est plutĂŽt de braquer des banques mais, parfois, ça foire
 Alors la liste des victimes s’allonge petit Ă  petit
 Si l’amour de Bonnie pour Clyde est connu de tous, la rĂ©ciproque se constate en juin 1933. le couple lĂ©gendaire a un accident de voiture et Bonnie reste coincĂ©e dans l’habitacle alors en flamme. Clyde parvient Ă  l’en extraire, mais sa jambe droite est salement amochĂ©e. Elle peut se soigner uniquement avec de la levure et de la graisse et ne peut pas marcher correctement. Bonnie ralentit le groupe et elle met en pĂ©ril le gang autant, Clyde prend tous les risques et ne se sĂ©pare pas de sa compagne. On les voit d’ailleurs sur de nombreux clichĂ©s en train de se rouler des pelles comme des adolescents
 Qu’ils sont encore
 En avril 1934, le gang tue deux policiers, puis une semaine plus tard, un autre
 Lorsque Clyde Barrow tue le sous-shĂ©rif, sa tĂȘte est mise Ă  prix par la police, il sait que si on le croise on ne le mettra pas en prison cette fois mais bien une balle dans la tĂȘte. Cette idĂ©e effraie tout le monde, notamment la mĂšre de Bonnie qui lui demande d’aller se rendre Ă  la police car les autoritĂ©s n’ont rien contre elle, mais Bonnie veut rester avec son grand amour et braver tous les dangers avec lui, mĂȘme lorsque la traque commence
 Ils volent pour se nourrir, dorment dans leurs voitures, se lavent dans les riviĂšres. C’est pas le luxe, mais ça plaĂźt aux amĂ©ricains, ils dĂ©clenchent les passions. D’autant qu’à cette Ă©poque, les banques n’ont pas bonne presse, c’est la Grande DĂ©pression amĂ©ricaine aprĂšs le crash boursier de Wall Street
 Ils sont perçus par les plus pauvres comme des voleurs de riches. La lĂ©gende raconte que le 6 mai, Bonnie et Clyde rendent visite Ă  leur famille, Bonnie fait lire son, poĂšme Le bout du chemin Ă  sa mĂšre
 Pas le plus gai mais sans doute le plus juste Ils ne font pas les malins, ils ne jouent pas aux plus forts. Ils savent que la loi les aura. 
 Ils tomberont ensemble et reposeront cĂŽtĂ© Ă  cĂŽte. Certains les pleureront, mais la loi criera “Hourra”. Il s’en est fini pour Bonnie et Clyde ». La traque de Bonnie et Clyde par le FBI DĂšs le mois d’avril 1934, aprĂšs la mort des policiers, les autoritĂ©s de cinq Ă©tats amĂ©ricains Illinois, Michigan, Oklahoma, Texas et Louisiane ainsi que le FBI mĂšnent une enquĂȘte et une filature autour du gang Barrow. L’idĂ©e est simple,il faut rĂ©cupĂ©rer les membres, morts ou vifs. Le 23 mai, alors que Bonnie et Clyde sont Ă  Black Lane, dans leur planque en Louisiane, ils prĂ©parent l’attaque d’une banque Ă  Arcadia, ils ne savent pas qu’ils partagent leurs derniĂšres heures ensemble
 Les flics se sont postĂ©s entre la planque et la banque, ils attendent depuis le milieu de la nuit, de part et d’autre de la route dans des fourrĂ©s. C’est seulement Ă  9h le matin, que Clyde, au volant de la cĂ©lĂšbre Ford V8, et Bonnie, prennent la route Ă  destination de la banque. DĂšs leur identification, les six policiers ouvrent le feu. En tout et en moins de 2 minutes, plus de 100 balles ont Ă©tĂ© tirĂ©es. Les mecs ont vidĂ©s les chargeurs de leurs pistolets mitrailleurs et fusils Ă  pompe. Clyde meurt sur le coup, faut dire qu’il a pris une rafale en pleine tĂȘte, alors qu’un cri fĂ©minin, strident et horrifiĂ© se fait entendre, et puis plus rien. Bonnie and Clyde sont morts ne clique pas si tu ne veux pas voir des trucs choquants, ils avaient 23 et 25 ans
 Et aprĂšs ? Les dĂ©pouilles, mĂ©connaissables que les Ăąmes sensibles s’abstiennent de cliquer ici, de Bonnie et Clyde sont exposĂ©es au public, tout comme la V8, criblĂ©e de balles. Ensuite, ils sont enterrĂ©s sĂ©parĂ©ment, contrairement Ă  leur souhait. Cette fin tragique fait de Bonnie and Clyde un couple lĂ©gendaire. Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils s’aiment plus que de raison et ils tentent de vivre dans une AmĂ©rique sans dessus dessous, gangrenĂ©e par la crise Ă©conomique, le chĂŽmage et la violence. Ils ne s’en prennent qu’aux riches
 Ce sont des amants terribles. Terriblement attachants. Article publiĂ© dans Philosophie Magazine [En ligne] 17/07/2018. Nouvelle version publiĂ©e dans Foi & Vie, 2021 6, p. 56-59 en ligne sur le site de la revue ICI. Nouvelle version prĂ©sentĂ©e au colloque “Georges Bataille 1897-1962 Pour une critique du management et des sciences de gestion” – 9 et 10 mars 2022, “Le jeu avec le je” Joueurs est le premier long-mĂ©trage de Marie Monge, prĂ©sentĂ© au festival de Cannes 2018 Ă  la quinzaine des rĂ©alisateurs. L’histoire semble linĂ©aire. Ella Stacy Martin travaille comme serveuse dans le bistro de son pĂšre on apprendra que sa mĂšre est morte et qu’elle possĂšde la moitiĂ© des parts du commerce. Une vie simple et rĂ©glĂ©e, animĂ©e par le seul mouvement des entrĂ©es et sorties du bistro, des demandes des clients et de la vie des cuisiniers. On ne sait rien d’autre, en particulier sur sa vie privĂ©e ou sentimentale. Un jour elle voit arriver Abel Tahar Rahim, qui vient pour postuler sur un emploi de serveur. On ne sait rien de lui non plus, sauf qu’il aurait occupĂ© un poste similaire au restaurant de l’hĂŽtel Meurice. Entre Ella et Abel, dĂšs la premiĂšre rencontre, quelque chose se passe, quelque chose passe, quelque chose qui va conduire Ella Ă  quitter sa vie rĂ©glĂ©e et Abel Ă  ĂȘtre dĂ©stabilisĂ© par Ella. Des sensations intenses bousculent Ella, avant mĂȘme qu’elle ne dĂ©couvre de quelle nature elles sont tissĂ©es. Instinctivement, Ella est attirĂ©e par Abel. Une attirance mystĂ©rieuse, Ă  laquelle elle rĂ©siste au dĂ©but. Ella est d’abord questionnĂ©e par Abel, interpellĂ©e, secouĂ©e, bousculĂ©e puis, Ă  l’occasion d’une fin de soirĂ©e imprĂ©vue, elle dĂ©couvre, en suivant Abel, le monde du jeu, les cercles de jeu clandestins de Paris. Une initiation. Marie Monge filme au plus prĂšs ces lieux qu’elle colore en dĂ©finissant une cohĂ©rence chromatique, des couleurs chaudes Ă  base d’ocre associĂ©es Ă  Abel, tandis que les couleurs de la vie d’Ella sont des couleurs froides, Ă  base de bleus, jusqu’à l’inversion chromatique de la seconde partie du film. Quelques belles images surplombantes nous font voir la danse des jetons des tapis de jeux et la ronde de la boule de la roulette. Vues d’en haut, comme pour nous faire comprendre que ce monde est en-dessous. Justement, dans les sous-sols de Paris. Les sous-sols de l’addiction. Dans les cercles de jeu clandestins une trĂšs belle image Ă  la tonalitĂ© de Hopper Le jeu des profondeurs Sous le visible des rues de Paris s’agite l’invisible des cercles de jeux et la puissance de la dĂ©pendance au jeu. Visages tendus, anxieux, prĂ©sence des videurs, description furtive des banquiers des cercles, le cadre de ces salles souterraines est posĂ© pour qu’on puisse suivre la navigation en profondeur d’Abel qui entraĂźne Ă  sa suite Ella, d’abord fascinĂ©e puis actrice de ces jeux. Tout a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© Ă©crit sur l’univers des jeux de hasard et les dĂ©pendances qui s’ensuivent Ă  commencer par Le joueur de DostoĂŻevski la similitude entre le monde des jeux d’argent et le monde carcĂ©ral on parle de prison du jeu » etc. Aussi je ne vais pas ici suivre ce fil, mais entrer dans le film par un autre angle, celui du moi profond des personnages, ce moi profond qu’on appelle parfois le je » techniquement, dans la psychologie des profondeurs, le je » se situerait en-dessous du moi » et qui dĂ©termine une part importante de nos actions qui peuvent paraĂźtre irrationnelles au regard du moi. » Le fait que le je » se situe psychologiquement dans une sorte de sous-sol du moi », entre en rĂ©sonnance avec la gĂ©ographie des cercles de jeux telle que Marie Monge la prĂ©sente, puisque les cercles clandestins sont logĂ©s dans les sous-sols du Paris visible. Je vais jouer de cette analogie morphologique et utiliser les ressources linguistiques de la langue française pour proposer un jeu de mots, une pĂ©richorĂšse un va-et-vient, un pas de danse entre le je » d’Ella et le jeu » auquel elle va jouer dans les cercles de jeu. Comme si le sous-sol du je » d’Ella Ă©tait situĂ© quelque part dans le sous-sol du jeu » clandestin. Cela me permettra de proposer une autre lecture du film de Marie Monge que celle faite par les critiques. Écrites pendant le festival de Cannes, les premiĂšres critiques du film ont insistĂ© sur l’aspect amoureux du rĂ©cit insĂ©rĂ© dans le contexte des jeux clandestins et de l’addiction. Par exemple, dans son premier film, Joueurs, Marie Monge filme une passion amoureuse consumĂ©e par l’obsession du jeu » Christophe Narbonne, PremiĂšre [en ligne], 12/5/2018 et ce film est un mĂ©lange de lumiĂšre, de passion et de destruction » Gwennaelle Masle, CineSeriesMag [en ligne], 11/5/2018. Les critiques rĂ©centes publiĂ©es au moment de la sortie du film le 4/07 suivent cette idĂ©e. Par exemple une romance sur fond de cercles de jeux clandestins » Étienne Sorin, Le Figaro, 4/07/2018, une descente aux enfers d’un couple Ă  la Bonnie and Clyde » Lili Yubari, Biba, la dĂ©vastation d’un jeune couple en prise avec l’addiction aux jeux d’argent » Laurent Cambon, Ă Voir-Ă Lire [en ligne], 28/6/2018, une histoire d’amour et de dĂ©pendance, passionnĂ©e et tragique, entre une jeune restauratrice et un joueur, flambeur et flamboyant, qui brĂ»le sa vie sur les tapis » Sabrina Nadjar, Femme actuelle. Par rapport Ă  ces critiques qui voient dans le jeu la destruction de l’histoire d’amour entre Ella et Abel, je crois qu’il serait intĂ©ressant de dissocier Ella d’Abel et de considĂ©rer que, dans le jeu, Abel joue avec l’argent et Ella joue avec son je. » Joueurs dĂ©signerait ainsi, non seulement ceux qui jouent aux jeux de hasard dans les cercles clandestins, non seulement ceux qui jouent aux jeux de l’amour Ella et Abel, mais aussi, et plus profondĂ©ment, celle qui joue avec son je. En effet, mĂȘme si l’histoire entre Ella et Abel s’apparente Ă  une passion amoureuse effectivement inscrite dans le milieu des cercles de jeux clandestins et ici on retrouve une tradition cinĂ©matographique qui prĂ©sente des couples d’amants maudits comme Bonnie and Clyde 1968 d’Arthur Penn, Le guet-apens 1972 de Sam Peckinpah ou Les anges dĂ©chus 1995 de Won Kar-Wai, Marie Monge semble centrer la dynamique du film sur le personnage d’Ella. Elle nous dĂ©peint une femme cherchant Ă  quitter une vie qu’elle ressent sans relief [Ella] est une femme qui a une vie comme beaucoup de gens. Une vie qu’elle n’a pas forcĂ©ment choisie. Elle est lĂ  oĂč elle est censĂ©e ĂȘtre. Elle n’est pas forcĂ©ment malheureuse ou opprimĂ©e, mais elle ne sait pas exactement qui elle est, parce qu’elle n’a pas forcĂ©ment eu de choix Ă  faire dans sa vie. Elle attend que quelque chose arrive qui va la basculer » interview donnĂ©e Ă  RFI [en ligne] le 14/5/2018. Une critique a relevĂ© ce trait du personnage d’Ella, dĂ©crite comme une serveuse consciencieuse mais qui s’ennuie » Peter Bradshaw, The Guardian [en ligne], 11/5/2018. Marie Monge prĂ©cise qu’Ella doit soit rester dans le monde qu’elle connaĂźt, soit prendre le risque d’aller voir ailleurs et de dĂ©couvrir autre chose sur elle-mĂȘme aussi. » Ma proposition ici est de considĂ©rer qu’ aller voir ailleurs » pour dĂ©couvrir autre chose sur elle-mĂȘme » revient Ă  s’engager dans un jeu avec son je. Je voudrais montrer que le parcours d’Ella est finalement trĂšs diffĂ©rent du parcours d’Abel. Pour distinguer radicalement la route d’Ella de celle d’Abel, le jeu d’Ella et le jeu d’Abel. Joueurs ? Peut-ĂȘtre, mais au mĂȘme jeu ? Pas sĂ»r. Le jeu d’Ella A quoi joue donc Ella ? Pour rĂ©pondre Ă  cette question, je propose de relire trois textes de Georges Bataille, Jacques Henriot et Eugen Fink qui abordent, chacun Ă  leur maniĂšre la question du jeu. Ce triple Ă©clairage nous permettra de mieux saisir la radicalitĂ© du mouvement d’Ella et de le diffĂ©rencier nettement de celui d’Abel. Dans un article publiĂ© en 1951 dans la revue Critique Sommes-nous lĂ  pour jouer ou pour ĂȘtre sĂ©rieux ? » Ă  propos de l’ouvrage de Huizinga Homo ludens, essai sur la fonction sociale du jeu, 1951, Bataille distingue deux sortes de jeu, le jeu mineur et le jeu majeur le jeu mineur seul est reconnu dans un monde oĂč l’utile est souverain, non le jeu majeur ; pour cette raison, rien n’est moins familier Ă  notre pensĂ©e que le jeu majeur, qui ne peut servir et oĂč se manifeste la vĂ©ritĂ© profonde » ƒuvres complĂštes, Gallimard, tome XII, p. 118. Le jeu mineur ne demande nullement la pleine rĂ©volte » p. 116. C’est un jeu qui ne perturbe pas l’ordre des choses et le travail sĂ©rieux. C’est le jeu du tourisme en troupe » p. 117 comme l’appelle Bataille, oĂč l’on emmĂšne, en troupe », en masse, les nombreux touristes jouer, sans que le monde de la production soit mis en danger. Pas de remise en cause de l’utile avec le tourisme de masse qui est, pour Bataille, une immense abdication. » Tandis que le joueur authentique est, au contraire, celui qui met sa vie en jeu, que le jeu vĂ©ritable est celui qui pose la question de la vie et de la mort » p. 111. Une mise en jeu » radicale de soi-mĂȘme. De ce point de vue, le jeu d’argent indique mal le sens » du jeu p. 108. Je propose de considĂ©rer le parcours d’Ella comme sa mise en jeu dans un jeu majeur au sens de Bataille. Tandis que la dĂ©pendance aux jeux d’argent d’Abel l’apparenterait davantage Ă  un jeu mineur. Au dĂ©but du film, Ella semble percevoir le monde sous l’emprise de la technique, du calcul on la montre attentive aux opĂ©rations de caisse et finalement soumis Ă  l’ennui du calcul. Si l’on veut vivre dans un tel monde en refusant l’emprise du calcul, soit on vole, comme Abel au dĂ©but du film, Abel vole l’argent de la caisse, soit on joue, comme Ella. Ella ne veut pas voler. Alors il est indispensable de redonner du jeu Ă  la vie. Pour Bataille, sans cette agitation capricieuse due au jeu, on est condamnĂ© Ă  une existence sociale correcte et chargĂ©e de contrainte ou d’ennui » p. 109 la situation d’Ella telle que Marie Monge la prĂ©sente au dĂ©but du film. Pouvoir jouer est le signe que l’on parvient Ă  s’échapper des rouages d’un dĂ©terminisme mortifĂšre, Ă  introduire un jeu dans un mĂ©canisme rigide, le mĂ©canisme de la vie routiniĂšre. Ici, la mĂ©taphore mĂ©canique du mot jeu » permet une analogie trĂšs intĂ©ressante, analysĂ©e en dĂ©tail par Jacques Henriot[3]. Le jeu d’un mĂ©canisme est ce qui permet Ă  une piĂšce mĂ©canique de bouger. Pour Henriot, cette notion d’entre-deux, de distance intĂ©rieure, est centrale dans l’analyse du jeu. Il l’applique Ă  l’individu qui joue en considĂ©rant que le jeu tient Ă  l’intervalle qui sĂ©pare le sujet de lui-mĂȘme » Le jeu, PUF, 1969, p. 95. Le jeu s’insinue entre l’individu et lui-mĂȘme, entre son moi et son je il exprime un hiatus qui oblige l’individu Ă  agir pour ĂȘtre. De ce point de vue, pour Henriot, le jeu est une poĂ©sie de l’action » p. 83. L’individu joue parce que en lui-mĂȘme cela’ joue » p. 93. Il y a au centre de l’individu quelque chose’ d’instable qui joue » dans le sens mĂ©canique et que le jeu dans le sens ludique visibilise. Il y a comme un trou » au centre de l’homme qui ne peut ĂȘtre bouchĂ©, une marge de flottement et d’incertitude qui empĂȘche l’ĂȘtre humain de pouvoir ĂȘtre copiĂ© ou imitĂ© par un robot, aussi perfectionnĂ©s soient les algorithmes qui constituent ses programmes comportementaux. Si l’homme joue, c’est parce qu’il y a du jeu » dans l’ĂȘtre de l’humain p. 98. Un robot ne pourra jamais jouer » dans ce sens, mĂȘme si on peut programmer une machine Ă  exĂ©cuter parfaitement les rĂšgles du jeu. L’ĂȘtre humain est en un sens toujours en train de dĂ©-coĂŻncider » d’avec lui-mĂȘme p. 98[4], ce qui est radicalement impossible Ă  un robot. Relisant Pascal mais en en inversant les conclusions pessimistes sur le jeu comme divertissement et donc fuite de soi, Henriot considĂšre que le jeu est, non pas un divertissement au sens pascalien, mais ce qui est trĂšs exactement le mouvement de vie par lequel l’homme se fait. La crĂ©ation de soi passe par sa mise en jeu. En jouant son je, dans l’incertitude de l’errance, Ella se créé par libertĂ©. Tandis qu’en jouant aux jeux d’argent, dans les variations infinies des combinaisons du hasard des cartes ou de la roulette, Abel se dĂ©truit par dĂ©pendance. Ainsi rien n’oppose plus le jeu d’Ella au jeu d’Abel que cette distance intĂ©rieure, constitutive du jeu d’Ella et absente du jeu d’Abel. Ella n’est pas dĂ©pendante du jeu d’argent, comme Abel l’est. Dans une scĂšne intĂ©ressante du film, Abel croit qu’il a inoculĂ© en Ella le virus du jeu il lui dit que c’est comme une piqĂ»re. Alors que, pour Ella, c’est bien davantage le mouvement de recherche de soi qui l’emporte sur l’addiction au jeu d’Abel. Cette possibilitĂ© que le jeu instaure un nouveau rapport au monde et Ă  soi est dĂ©veloppĂ©e par le philosophe Eugen Fink 1905-1975 dans Le jeu comme symbole du monde 1966. Fink montre comment la philosophie platonicienne, en rĂ©duisant le jeu Ă  une copie » du vrai » monde, a empĂȘchĂ© de comprendre le rapport de l’homme au monde autrement que par un face Ă  face statique. Sans jeu. Pas de crĂ©ation par jeu dans le monde de Platon. Tandis que, en pensant le jeu comme une activitĂ© qui recolle » l’homme au monde, qui rĂ©unit l’homme et le monde symbole du monde », sun-bolos rĂ©unir, on comprend que jouer installe un rapport dynamique profondĂ©ment renouvelĂ© entre soi et le monde. Un rapport de proximitĂ© dans lequel l’élan par lequel on s’engage dans le jeu va produire un accĂšs Ă  nous-mĂȘme par la rĂ©vĂ©lation de choses inattendues. Fink considĂšre que, dans la vie de tous les jours, nous vivons dans un curieux engourdissement et comme aveugles » p. 120, sans qu’aucune lumiĂšre ne vienne Ă©clairer cette nuit de routine. Le monde se fait opaque, exactement comme pour Ella au dĂ©but du film. Mais l’entrĂ©e dans le jeu vient nous donner l’impression de pouvoir sortir de l’opacitĂ© du monde car dans le jeu on va se sentir plus proche de l’essentiel et de l’authentique » p. 121. Tout Ă  coup, quelque chose » va faire irruption, va venir trouer l’opacitĂ© du quotidien. Ce trou » est associĂ© au trou » interne dont je parlais prĂ©cĂ©demment, Ă  cette dĂ©-coĂŻncidence qui caractĂ©rise l’homme par rapport au robot. Le jeu nous entraĂźne dans une attitude esthĂ©tique » p. 75 vis-Ă -vis du monde, qui nous permet d’accĂ©der Ă  nous-mĂȘmes. Du point de vue Ă©thique, la clĂ© de cette fĂ©conditĂ© vient de ce que la mesure de l’action n’est plus rapportĂ©e Ă  une morale extĂ©rieure » en surplomb, qui jugerait bien » ou mal » telle action en cours, mais relĂšve d’un vĂ©cu » intĂ©rieur dont les critĂšres Ă©valuatifs sont diffĂ©rents. Une piste personnelle. Qui revient, lorsqu’on entre dans le jeu, Ă  alterner des moments d’activitĂ© et de passivitĂ© par rapport au jeu. On dirige son action puis on se laisse diriger par le jeu en devenant le jouet du jeu. Cette passivitĂ© est la clĂ© de l’accĂšs recherchĂ© Ă  soi. Ainsi semble agir Ella, dont on se demande parfois pourquoi elle fait ce qu’elle fait alors que la raison ou une morale de surplomb lui enjoindraient de faire autrement. On ne comprend pas toujours ce qu’elle fait. On a envie de lui dire d’ĂȘtre, justement, moins passive par rapport aux Ă©vĂ©nements. Mais cette passivitĂ© apparente semble pour elle vitale. Ce qui revient Ă  voir le jeu d’Ella comme une liturgie de la contingence. La vie d’Ella devient dĂ©pendante des gains et des pertes d’Abel En rĂ©sumĂ©, je propose de considĂ©rer qu’Ella 1 joue Ă  un jeu majeur ; 2 en jouant son je ; 3 en espĂ©rant par ce jeu majeur avec son je retrouver un monde vivable au-delĂ  de l’opacitĂ© du monde qui l’aveugle. Le contraire d’Abel qui 1 joue Ă  un jeu mineur ; 2 sans se remettre en question ; 3 sans espĂ©rer changer le cours des choses. Voir le jeu Le dĂ©sir de ne pas passer Ă  cĂŽtĂ© de l’aventure » pour ne pas manquer le truc », pour ne pas passer Ă  cĂŽtĂ© d’une nouvelle crĂ©ation de soi a Ă©tĂ© la marque de la rĂ©flexion du philosophe Ralph Waldo Emerson 1803-1882. Pour Emerson, on doit faire confiance Ă  soi-mĂȘme, on doit obĂ©ir Ă  ses Ă©lans trĂšs profonds car on perçoit dans ces Ă©lans une sorte d’appel Ă  vivre autrement. Dans ces moments, on mobilise en soi une capacitĂ© Ă  inventer un chemin inĂ©dit, sans pouvoir prĂ©juger de l’issue de la route. Mais dans le film, c’est Abel qui dĂ©clenche en Ella le mĂ©canisme du mouvement, de l’élan. Du coup apparaĂźt le problĂšme d’Abel. Car pour Ella, se lancer et accepter de devenir le jouet d’un jeu pour accĂ©der Ă  elle-mĂȘme revient Ă  suivre la route d’Abel qui passe par le hasard des gains et des pertes. Au lieu de chercher Ă  suivre sa piste, Ella va suivre la piste de l’argent alĂ©atoire et en cela va devenir dĂ©pendante de la dĂ©pendance d’Abel. Dans les sous-sols des cercles clandestins, sa vie est tirĂ©e au sort des dĂ©s d’Abel. Aussi Ella ne devient pas le jouet du jeu mais le jouet du hasard. Les risques du jeu deviennent les risques du jeu d’argent. Des scĂšnes fortes la montrent comme anesthĂ©siĂ©e par les violentes secousses qu’elle subit Ă  cause de cela. Car, si Ella reste protĂ©gĂ©e de la dimension addictive des jeux d’argent, Abel, lui doit payer des dettes de jeu importantes et se trouve poursuivi par les hommes de mains des banquiers des cercles clandestins. Commence alors l’aspect noir du film de Marie Monge, sur lequel les commentaires des critiques ont Ă©tĂ© unanimes. Autrement dit, la voie Ă©mersonienne se grippe Ă  cause de l’argent. La dĂ©formation due Ă  l’argent transforme la piste d’accĂšs Ă  soi en voie dangereuse car l’élan initial d’Ella devient enchĂąssĂ© dans la dĂ©pendance d’Abel au jeu d’argent. Ici apparaĂźt quelque chose d’intĂ©ressant pour comprendre l’échec du jeu d’Ella, le manque de gratuitĂ© du jeu. Dans une trĂšs intĂ©ressante rĂ©flexion sur les relations entre jeu et crĂ©ation, Penser la crĂ©ation comme jeu 2000, le philosophe et thĂ©ologien François EuvĂ© montre l’importance de la gratuitĂ© pour que le jeu puisse accomplir son Ɠuvre de crĂ©ation le jeu ne vise aucune fin extĂ©rieure Ă  lui-mĂȘme [et se] distingue Ă  la fois de la nĂ©cessitĂ© et du hasard » p. 354. Si le mouvement Ă©mersonien initial d’Ella revĂȘt cet aspect de gratuitĂ©, son parasitage par l’argent, dĂ» Ă  la dĂ©pendance d’Abel aux jeux d’argent, le grippe fondamentalement. On voit poindre l’impact nĂ©gatif de l’argent sur la dĂ©marche Ă©mersonienne, une corruption de l’élan de vie par l’argent. Cette confrontation entre la voie Ă©mersonienne et sa corruption par l’argent ouvre des pistes de rĂ©flexion nouvelles pour l’éthique de la finance, que je ne vais pas dĂ©velopper maintenant mais sur lesquelles je reviendrai ultĂ©rieurement. Ella aurait-elle pu jouer son jeu sans succomber au jeu d’Abel ? Oui Ă©videmment ! mais si elle avait trouvĂ© la solution il n’y aurait pas eu d’histoire d’amour maudit avec Abel donc pas le mĂȘme film !. Il aurait fallu qu’Ella puisse, selon les termes de Wittgenstein, voir le visible », c’est-Ă -dire trouver de l’ extra-ordinaire » dans l’ordinaire, dans la vie de tous les jours. Voir le visible comme dotĂ© d’un jeu, le jeu du quotidien, c’est le voir comme un environnement non clos sur lui-mĂȘme, non limitĂ© Ă  une routine rĂ©pĂ©titive des mĂȘmes gestes et des mĂȘmes rĂšgles. Ce qui en desserre les contraintes et rouvre Ă  l’étonnement devant le quotidien, et donc Ă  l’enthousiasme, qui rĂ©vĂšle sur le quotidien et sur soi-mĂȘme des choses inattendues. Or Ella ne voit pas. Elle devient sceptique sur la vie. Elle croit que ce monde-lĂ  – le monde qu’elle voit – n’est pas pour elle, n’est pas son vrai jeu. Pas le je » qu’elle doit avoir pour vivre. Pas celui qu’elle est appelĂ©e Ă  jouer. J’imagine que c’est cette opacitĂ© du visible qui est la raison pour laquelle elle dĂ©cide de suivre Abel dans le monde du sous-sol pour espĂ©rer, par ce geste, pouvoir changer de jeu. Pour espĂ©rer voir. » Pour voir ce qui s’y passe, pour voir ce qu’elle doit voir. Comme si le fait de plonger dans le sous-sol du monde visible, le sous-sol invisible du jeu, allait lui permettre, justement, de trouver enfin son je » son jeu dans le monde. Justement, Abel lui semble pouvoir lui apporter ce relief, par de l’ extra-ordinaire. » Mais ici la quĂȘte tourne mal – Ă  cause de l’argent comme on l’a vu – et commence alors la descente aux enfers. A la fin du film, Abel raconte Ă  Ella qu’il a toujours Ă©tĂ© du cĂŽtĂ© des perdants. Pour lui, jouer veut dire gagner ou perdre de l’argent. Tandis qu’Ella met son je en jeu. Finalement, les joueurs » titre du film ne jouent pas au mĂȘme jeu. Serait-ce la raison pour laquelle l’histoire d’amour entre les je » n’aboutit pas, sauf Ă  la mort. Et qu’Ella repart seule. Mise hors-jeu ? Notes [3] Sur Jacques Henriot et la fĂ©conditĂ© de sa rĂ©flexion sur le jeu, on pourra consulter Sciences du jeu et en particulier l’hommage du premier numĂ©ro [4] Henriot dit prĂ©cisĂ©ment que l’homme est un ĂȘtre incapable par nature de coĂŻncider avec lui-mĂȘme. » Je reformule ce passage en utilisant le terme dĂ©-coĂŻncider » qui a Ă©tĂ© introduit par François Jullien dans son ouvrage DĂ©-coĂŻncidence. D’oĂč viennent l’art et l’existence ? Grasset, 2017 et dans son cours public du 25 janvier 2017 quand les choses coĂŻncident 
, qu’il n’y a plus de jeu, plus rien ne peut arriver 
, c’est mort » DiffusĂ© dimanche 18 avril 2021 Ă  partir de 20h55 sur Arte, le film Bonnie et Clyde aurait pu bĂ©nĂ©ficier d'un casting diffĂ©rent au moment de sa sortie en salles. TĂ©lĂ© Star vous dĂ©voile aujourd'hui pourquoi Jane Fonda a refusĂ© ce au cinĂ©ma en 1967, le film Bonnie et Clyde, portĂ© par Warren Beatty et Faye Dunaway, sera rediffusĂ© dimanche 18 avril 2021, Ă  partir de 20h55 sur Arte. RĂ©alisĂ© par Arthur Penn, ce long-mĂ©trage est aujourd'hui considĂ©rĂ© comme un film culte car il fut l'un des premiers succĂšs du Nouvel Hollywood, qui brisa plusieurs tabous cinĂ©matographiques. Le succĂšs de Bonnie et Clyde encouragea d'ailleurs d'autres rĂ©alisateurs Ă  faire des films oĂč sont reprĂ©sentĂ©es des scĂšnes de violences ou de sexe. La sĂ©quence finale est emblĂ©matique car elle Ă©tait "une des scĂšnes de mort les plus sanglantes de toute l'histoire du cinĂ©ma" Ă  l' long-mĂ©trage a certes reçu un accueil controversĂ© Ă  ses dĂ©buts, notamment Ă  cause de sa violence, de son humour noir, et de la "glamorisation" qu'il faisait d'un couple de tueurs, mais a rencontrĂ© un immense succĂšs critique et commercial au final. En tout, Bonnie et Clyde a rĂ©coltĂ© plus de 70 millions de dollars de recettes Ă  travers le monde durant son exploitation en salles, pour un budget de seulement 2,5 millions de dollars. Toutefois l'immense succĂšs de ce film aurait pu ĂȘtre diffĂ©rent si d'autres acteurs avaient incarnĂ© les personnages et Clyde rendez-vous manquĂ© pour François Truffaut et Jean-Luc GodardA l'origine, le rĂŽle de Bonnie Parker a Ă©tĂ© proposĂ© Ă  la comĂ©dienne Jane Fonda, qui vivait en France Ă  l'Ă©poque. Ne dĂ©sirant pas s'installer aux Etats-Unis le temps du tournage, elle a donc dĂ©clinĂ© l'offre, permettant ainsi Ă  Faye Dunaway de se glisser dans la peau du personnage de Bonnie Parker. De son cĂŽtĂ©, le comĂ©dien Warren Beatty, qui est Ă©galement l'un des producteurs de Bonnie et Clyde, souhaitait embaucher François Truffaut pour incarner le personnage de Clyde Barrow. Devant le refus du Français, trop pris par la rĂ©alisation de Fahrenheit 451, et aprĂšs avoir Ă©galement songĂ© Ă  Jean-Luc Godard, Warren Beatty a finalement dĂ©cidĂ© d'interprĂ©ter lui-mĂȘme ce rĂŽle Ă  l'Ă©cran. Inscrivez-vous Ă  la Newsletter de pour recevoir gratuitement les derniĂšres actualitĂ©s © UNIVERSAL STUDIOS 2/15 - JANE FONDA GEORGIA RULE MERE - FILLE, MODE D'EMPLOI DE GARRY MARSHALLJANE FONDA © SEVEN ARTS / WARNER 3/15 - WARREN BEATTY BONNIE AND CLYDE DE ARTHUR PENNWARREN BEATTY © SEVEN ARTS / WARNER 4/15 - WARREN BEATTY BONNIE AND CLYDE DE ARTHUR PENNWARREN BEATTY © WILDWOOD ENTERPRISES 5/15 - JANE FONDA THE ELECTRIC HORSEMAN LE CAVALIER ELECTRIQUE DE SYDNEY POLLACKJANE FONDA © MARIANNE / DE LAURENTIIS 6/15 - JANE FONDA BARBARELLA DE ROGER VADIMJANE FONDA © MARIANNE / DE LAURENTIIS 7/15 - JANE FONDA BARBARELLA DE ROGER VADIMJANE FONDA © MARIANNE / DE LAURENTIIS 8/15 - JANE FONDA BARBARELLA DE ROGER VADIMJANE FONDA © PASCAL BARIL / TELE STAR - MONDADORI FRANCE 9/15 - JANE FONDA FESTIVAL DE CANNES 2018 71EME FESTIVAL MARCHES LE GRAND BAIN DE GILLES LELLOUCHEJANE FONDA © WARNER BROTHER / SEVEN ARTS 10/15 - FAYE DUNAWAY ET WARREN BEATTY BONNIE AND CLYDE DE ARTHUR PENN FAYE DUNAWAYWARREN BEATTY © © Warner Bros 11/15 - Faye Dunaway et Warren Beatty Faye Dunaway est Bonnie Parker et Warren Beatty est Clyde Barrow dans le film d'Arthur Penn "Bonnie & Clyde" © © Warner Bros 12/15 - Faye Dunaway Faye Dunaway est Bonnie Parker dans le film d'Arthur Penn "Bonnie & Clyde" © © Warner Bros 13/15 - Faye Dunaway et Warren Beatty Faye Dunaway est Bonnie Parker et Warren Beatty est Clyde Barrow dans le film d'Arthur Penn "Bonnie & Clyde" © © Warner Bros 14/15 - Faye Dunaway Faye Dunaway est Bonnie Parker dans le film d'Arthur Penn "Bonnie & Clyde" © © Warner Bros 15/15 - Faye Dunaway Faye Dunaway est Bonnie Parker dans le film d'Arthur Penn "Bonnie & Clyde" InfosDiffusionsCastingRĂ©sumĂ©Une serveuse esseulĂ©e qui rĂȘve d'une vie plus excitante et romantique ; un ex-dĂ©tenu en cavale qui s'est jurĂ© de ne jamais retourner en prison, voilĂ  ce qu'Ă©taient Bonnie Parker et Clyde Barrow au dĂ©but de leur Ă©quipĂ©e sanglante qui a indignĂ© l'AmĂ©rique. S'Ă©tant rencontrĂ©s dans les bas quartiers de Dallas, au dĂ©but des annĂ©es trente, ils sont animĂ©s tous deux d'un amour ardent, du profond dĂ©sir d'Ă©chapper Ă  une pauvretĂ© qu'ils ne connaissent que trop et d'un profond mĂ©pris de l'autoritĂ©. Rien d'Ă©tonnant que Bonnie and Clyde aient fait cause commune dans l'AmĂ©rique de la grande dĂ©pression, dĂ©cidant de tirer leur Ă©pingle du jeu coĂ»te que coĂ»te...GenreDocumentaire - HistoriqueAnnĂ©e de sortie1994Avec—Infos supplĂ©mentaires—Avis des internautes 1Vous avez aimĂ© ce programme ?

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